TWIST AND SHOUT

OUTCASTS INCORPORATED 
2 rue des Francs Bourgeois 
75003 Paris

Marie Baronnet, photographe française.

Très tôt un appareil photo à la main. Paris 8, Beaux Arts de Paris, une série de nus, auto-portraits, montrés au Musée d’Art Moderne de Paris puis à New York, l’emmène de l’autre côté de l’Atlantique dans une exposition collective de Jo-Ana Isaak, aux côtés d’artistes féministes comme Nancy Spero, Jenny Holzer, Barbra Kruger, Cindy Sherman. Bourse à CalArts, Los Angeles, ville monde qu’elle découvre avec passion. 
La ligne de démarcation entre Mexique et Etats-Unis, de Tijuana à Ciudad Juarez, des deux côtés du mur. Navajos d Arizona, terre sacrée contre centrale au charbon. Las Vegas Siegel Suites ou les déclassés tentent de remonter à bord de la société. Marie Baronnet nous donne à voir une quête personnelle et toujours construite des thèmes qu’elle explore. Elle porte un regard conscient avec l’énergie et la candeur naturelles des artistes qui savent contempler le monde et nous livrer des images qui font réagir. Elle fait face aux sujets, aux éléments et nous confronte aux images de ce qui attire son regard. Transcription esthétique et précise, articulée sur la rigueur de l’investigation, l’oeil sur le réel.
Outcast naturelle, elle nous raconte des histoires. Et porte un regard franc, direct qui met en lumière l’imagination des laissés pour compte. La résilience.
Ses photos ont trouvés des pages, sur papier et sur toile. Newsweek, L’Equipe, Le Monde,
Libération, Geo, Sunday London Times, Le Figaro, Slate, Rolling Stone, Arizona Highway, L’Obs, …
Elle travaille aussi sur des tournages de film, comme photographe de plateau.
Aux USA, où elle vit aujourd’hui dans la grandeur des faits divers et des paysages, elle se focalise sur ces sujets que l’Amérique nous donne à voir, où dans la profusion des genres ressort souvent une même esthétique. L’art n’est peut être pas d’inventer une esthétique ou d’en choisir une, mais de montrer sans laisser indifférent. 
Aujourd’hui Outcasts Incorporated présente deux séries distinctes « Legends » et « Une tornade sur le sentier de la guerre », et bien que tout semble opposer ces deux thèmes, il y a pourtant un lien: l’éphémère, en tournée permanente.
LEGENDS :
A Las Vegas pour photographier le boxeur philippin Manny Pacquiao, Marie rencontre Dixie Evans, ex-stripteaseuse de 85 ans, qui lui raconte dans son mobile home son expérience de femme et de performer du Burlesque américain et lui découvre son monde. Au gré du bouche à oreille Marie entreprend une traversée de l’Amérique du Nord à la recherches de ces femmes âgées de 65 à 95 ans, les « Legends », ces anciennes gloires des scènes du Burlesque américain. L’art de l’effeuillage s’incarne sous son objectif et se raconte. Des bases militaires de la guerre du Vietnam à la bigoterie des années Reagan. Le striptease est vécu par ces femmes marginales, comme un art populaire et militant, à travers ses costumes flamboyants, ses chorégraphies choisies et la conquête de leur autonomie financière dans une Amérique puritaine et raciste ou triomphe la domesticité de la classe dite moyenne. Elles nous bouleversent de leur bonne humeur, leur fatalisme, leur détachement et leur énergie communicative.
Ces deux années d’investigation sur ces femmes, leur univers intime et artistique, ces heures passées avec elles, ont produit un livre, publié en France, en 2014, chez André Frère: « Legends, the living art of risqué », et un film montré en boucle à la galerie.
 
UNE TORNADE SUR LE SENTIER DE LA GUERRE :
En 2013, alors que Marie venait de photographier la stripteaseuse Lady Lust chez elle, dans l’état du Colorado, une tornade d’une ampleur inouie dévasta la ville de Moore, dans l’état d’à côté, en Oklahoma. Elle vit ces images sur CNN et décida de s’y rendre. 
Paysage pulvérisé sans armes, sans violence et sans haine. Marie Baronnet contemple la destruction dans les gestes et mouvements de ceux qui font le tri tranquille de ce ré-arrangement de tout ce qui était. Quand la destruction est totale le choc est paisible. Linda, dans les décombres de sa maison:  » la nature fait son travail ». Et remet au pas ce besoin qu’a l’humain de toujours vouloir plus et plus grand. Avec ces photos, un film aussi, en boucle à la galerie.
L’exposition est prolongée jusqu’au 5 novembre 2016.
Ouvert du lundi au samedi et sur rendez-vous au 09 83 09 02 02 ou par mail  : chloe@outcasts-incorporated.com
OUTCASTS INCORPORATED est un espace de production et présentation de créations artistiques, de publications et d’événementiels culturels depuis 1998 à New York et établi à Paris en 2000, il est fondé et dirigé par Géraldine Postel.